Huitième jour. On accuse un peu le coup. Alban et moi avons eu un petite fièvre (peut-être notre sortie d’hier à Choeung Ek en plein soleil à midi).
Déboires, largement compensés par notre rencontre du jour avec Marcel Lemonde, juge d’instruction au tribunal spécial Khmers Rouges. Nous avons ainsi eu la chance de croiser un homme exceptionnel au coeur du dispositif de justice international qui se met en place au Cambodge. Il a accepté d’évoquer son travail (avec toutes les précautions dues à un processus judiciaire en cour) et nous l’en remercions chaleureusement. L’interview qu’il nous a accordé ne rend pas justice à tout ce qu’il a pu nous dire en « off ». Proche de Robert Badinter, Marcel Lemonde nous a en effet donné un point de vue mesuré, qui nous a énormément marqués. Propos qu’on pourrait résumé avec cette formule, chère à PMF : il faut avoir l’optimisme de la volonté et le pessimisme de la raison.
Nous pourrions presque dire que cette rencontre justifiait à elle seule toute notre entreprise. Au-delà de la fonction, l’homme chaleureux et accessible, à l’écoute de nos questions parfois naïves, a su nous parler avec des mots simples et vrais.
Aujourd’hui plus que jamais, nous appelons cette justice internationale de nos voeux malgré les doutes ou critiques que certains de nos interlocuteurs ont pu exprimer dans nos reportages précédents.
Très intéressante cette rencontre avec Marcel Lemonde… Comme d’autres interlocuteurs de ce vidéo-reportage on aimerait l’entendre plus longuement. L’occasion de vous demander ce que vous comptez faire de ce blog à votre retour, avez-vous l’intention de mettre en ligne des séquences plus longues, un « making off » ?… Continuerez-vous à l’animer durant les procès ? Pourrons-nous y retrouver les commentaires de certains de ceux que vous avez rencontrés lors de votre déplacement ?
Soignez bien votre fièvre et plein de courage pour les deux derniers jours…
Bonjour,
Il est en effet vital pour les cambodgiens qu’ils s’approprient leur histoire pour construire leur avenir.
Peut être parce que je raisonne avec ma culture d’occidental à des milliers de kilomètres de là, j’attends de voir ou d’entendre un signe et une force exprimée par un cambodgien qui dirait: « plus jamais celà ».
Pouvez nous dire vous, ou un intervenant, si la situation est aussi fragile qu’il me le semble?
J’espère que cette fièvre n’a été que passagère.
Bon courage à vous,
Jean-Louis
Nicole> Nous aussi, on aurait souhaité que la video soit plus longue. Mais le débit ici nous contraint un peu à réduire le volume d’envoi. Nous essayerons de suivre au mieux les procès qui devraient débuter peut-être en mars 2007 et durer 3 ans. Nous ne sommes pas encore certains de ce que nous allons faire en rentrant. Nous avons quelques rushs, peut-être exploitables, mais rien de sur.
Jean-Louis> Nous portons tous un grand espoir dans ces procès. Marcel Lemonde semblait nous dire que les choses avançaient à leur rythme, que nous n’étions pas à l’abri de quelques problèmes de parcours, mais qu’au final, ce processus devrait voir le jour.
La petite fièvre s’estompe rapidement.
C’est vrai, comme le dit nicole g., on aimerait en entendre plus de sa part. Mais ce qu’il dit est très juste, cette difficulté de la mémoire, de ne pas affronter la mémoire, ceci à la fois subjectivement (les familles meurtries) et objectivement, selon un pouvoir en place qui sans doute comme cela a été dit il y a de cela deux jours, est en rapport aussi avec cette période.
Heureux de vous savoir embarqués dans cette découverte, même si elle est sinistre. Lorsque le génocide eut lieu, plein de mes amis croyaient qu’il s’agissait d’infos bouréées d’intox des contrer-évolutionnaires du monde entier (les Busch d’aujourd’hui). Je suis allé manifester devant l’ambassade parce qu’un ami bien informé m’y a emmené. Merci à lui.
Salut Tristan. Je suis en train de regarder toutes vos vidéos (j’ai été bien occupé ces derniers jours, j’avais du retard dans le suivi). Félicitations pour votre important travail !
Et ma maman, que j’appelais au téléphone, vient de me dire qu’elle avait entendu parler de toi et de ton projet, sur France Inter, dans sa voiture en rentrant du boulot :)
Cher Tristan, j’espère que cette fièvre dont tu parles restera légère et que tu fais sérieusement ce qu’il faut à ce sujet ;-).
Merci pour ce nouvel éclairage, qui élargit encore un peu plus la perspective que vous nous proposez sur ce rendez-vous des cambodgiens avec leur histoire. Cette mémoire est vitale pour nous tous, comme tu le sais évidemment.
Prends bien soin de toi et d’Alban !
merci pour ce dernier reportage.
au fil des jours, vous permettez que cette mémoire sorte de l’ombre et ces rdv nous éclairent chaque jour davantage.
encore bravo et merci de nous emmener avec vous sur ce chemin si fragile…
prenez soin de vous!
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