Extrait de l’article titré : « Deux reporters dissèquent le souvenir des génocides »
Comment certains Etats rendent-ils compte des épisodes les plus noirs de leur histoire ? Comment transmettent-ils, occultent-ils ou déforment-ils la mémoire des génocides perpétrés en leur sein ? En décembre 2006, Tristan Mendès France, 37 ans, et Alban Fischer, 24 ans, sont partis dix jours au Cambodge pour interroger rescapés, témoins (le cinéaste Rithy Panh) et historiens sur les atrocités commises par les Khmers rouges. Leurs entretiens, leurs lieux de visite – le centre de torture S 21 et le camp d’extermination de Choeung Ek – ont donné lieu à un vidéo-blog quotidien.
En mars, les deux « blogtrotters » – nom de leur site – se sont envolés pour la Turquie, afin, cette fois, de saisir le regard porté sur le génocide arménien de 1915, contesté, dans sa terminologie même, par le gouvernement turc.
Sur place, les auteurs du blog – consulté, quotidiennement, par un millier d’internautes environ – ont relayé quelques-unes de leurs questions, tel le traitement des massacres dans les manuels scolaires.
Pour qualifier ce travail à caractère semi-collectif, les reporters emploient la formule de « documentaire participatif et citoyen ». « Notre approche pédagogique consiste à impliquer les gens dans un processus de production des contenus », précise Tristan Mendès France. […]
Merci à Macha Séry du Monde pour son intérêt.