Alexandre, l’un de nos commentateurs ici, nous a rapporté cette information.
(07/03/2007) Un tribunal turc a condamné mercredi Youtube à disparaître des écrans des internautes locaux. Cette décision sanctionne la mise en ligne sur la plate-forme d’une vidéo considérée comme insultante envers Mustafa Kemal Ataturk, le père de la nation turc moderne. Un crime passible de prison. L’opérateur historique turc, Turk Telekom, a décidé de couper l’accès au site suite à cette décision. via Le Journal du Net
Il se trouve que notre projet de video blog reportage repose sur une plateforme similaire à youtube, dailymotion (notre partenaire). Espérons que cette décision de justice ne s’étendra pas à notre hébergeur. Nous serions contraints à un plan B laborieux. Reste qu’il est assez surprenant que tout le site youtube soit sanctionné, alors que les magistrats auraient pu limiter la sanction à la vidéo incriminée. Cet épisode montre en tout cas que la mémoire est un sujet sensible en Turquie. Et de façon incidente, qu’internet peut être un lieu de frictions…
ça ne fait pas un pli…Mustapha Kemal sort « innocent » de toutes questions, y compris la question arménienne puisqu’il aura, non pas délégué, mais laissé faire les plus extrêmes du parti « jeunes turcs ». Je pense très sincèrement qu’il ne faut pas minimiser l’angoisse de cette jeune nation…sa crainte de ne savoir ou de ne pouvoir survivre à la remise en cause de ses fondations…Il y a comme un anachronisme…ou plus exactement un oubli des « vieilles nations européennes du chemins qui fut le leur » Moins de cent ans…qu’est-ce au regard de l’Histoire ? Pourtant, les exigences de la modernité (mais peut-être dans ce cadre lui préfèrais-je le terme de contemporanéité…) sont telles qu’il est inacceptable de laisser prospérer ce négationnisme-là tout au moins de ne pas tenter de soulever cette chappe de plomb (la distinction étant à faire entre l’activisme négationniste, et sur ce point la Turquie n’est pas la seule dans cette région, le gouvernement azerie ne s’est lui-même pas privé de détruire plus de 3000 Kachkars arméniens, de façon à annihiler toute trace de la présence arménienne au fil des siècles) et la « dénégation » passive…mais c’est avec des pincettes que cela doit s’opérer…d’où, me semble-t-il, les divergences sur le bien fondé d’une législation d’État…G.Chaliand, dont nous portons le texte en scène et qui est, par ailleurs, expert internationalement reconnu sur les questions de géo-stratégies est contre…
Bref…je vous souhaite bon courage à tous deux pour cette aventure qui ne s’annonce pas des plus aisée…
amicalement
F.O
franck-olivier> Merci pour cette réaction. Nous sommes dans les derniers préparatifs. Lundi 12 mars dans la journée, nous devrions si tout va bien publier notre premiere séquence.
À très vite.
Tout d’abord bravo pour votre démarche !
Il est clair que toucher à Ataturk c’est toucher aux fondations même de la Turquie et cela fait peur. Il est vrai que Kémal Pacha apparait pour le monde occidental comme le père de la Turquie moderne, sans que personne ne relève que c’est quand même sous sa gouvernance que la plupart des rescapés du génocide ont quitté leurs terres avec la mention « sans retour possible » estampillée sur leurs papiers.
La destruction de Djoufla fait partie de l’ethnocide pratiquée aussi en Turquie lorsque l’on change les noms scientifiques des plantes et des animaux sous prêtexte que l’on trouve dans la racine latine le mot armenicus. C’est bien là l’une des phases finales du génocide, tout doit disparaitre.
Enfin, pour en revenir à l’interdiction de You tube et en faisant abstraction de toute question arménienne ou de l’article 301, cela prouve que la liberté d’expression est une notion encore bien lointaine.
Bons préparatifs et à vous lire très bientôt
l’interdiction n’a duré que quelques jours et a maintenant été levé . En fait il y a une guerre entre fachos grecs et turcs sur des vidéos qui insultent les deux pays (à savoir grèce et turquie)